UN district DE MADAGASCAR
par ANDRIARINIVOMANANA HARISON
Le Makalioka et
l’Ambalavelona
(Le riz et la culture)
Souvent, le malgache
connait ce district de madagascar par deux
choses, la production rizicole
(makalioka), et le fameux « ambalavelona », une manifestation
hystérique d’origine diabolique. Cet article a donc pour objectif de porter à
votre connaissance divers aspects du district d’Amparafaravola.
Pour ce faire nous allons
développer trois parties :
(i) la première parle de l’origine du nom
d’Amparafaravola , sa situation administrative et la pratique de l’ambalavelona ;
(ii) la seconde est consacrée à la géographie physique et aux
contraintes environnementales et
(iii) l’aspect démographique et les activités
économiques termineront l’information.
Puisse cet article vous
aider à mieux apprécier les différentes régions de Madagascar et ses
potentialités économiques, environnementales et touristiques.
Bonne
lecture !
1-ORIGINE DU NOM AMPARAFARAVOLA
On sait deux versions concernant
l’origine du nom Amparafaravola. L’une a trait à l’arrivée des soldats de la Reine Ranavalona en 1886.Ces
militaires ont fondé un village sur une colline puis l’ont baptisé
Amparafaravolosy ou Amparafaravolo littéralement lit en bambou (le bambou
existait en abondance à cette époque) .On finit par adopter la dénomination Amparafaravola, peut être
par raison d’euphonie.
L’autre interprétation rapporte
que la notable « RAVOLA » un
« Tangalamena » à l’époque prête son nom VOLA au village devenu
Amparafaravola dont le sanctuaire est situé à la place d’Ambalamena. Actuellement,
le village d’Amparafaravola est un chef-lieu d’un district de madagascar.
Ce
District fait partie des cinq Districts
de la Région Alaotra-Mangoro. Il appartient à la sous
région Alaotra et se localise sur la rive Ouest du lac. Cette situation géographique
lui donne le nom d’ »Ampitandrefana » qui signifie littéralement sur
la rive ouest.
Le District
d’Amparafaravola possède des potentialités naturelles et économiques
considérables (Agricultures, Biodiversité, sites en milieu humide…). Il se trouve dans une zone économiquement riche. Il fait partie de la
région d’Alaotra dénommée « grenier à
riz » du pays.
Mais il se
trouve aussi soumis à des contraintes surtout environnementales et démographiques (l’érosion et le phénomène
de « lavakisation » sur le bassin versant, l’envasement du lac
Alaotra et la destruction des surfaces cultivables, l’immigration galopante …)
L’historique
de cette localité de Madagascar est peu connu. Il mérite d’être étudié et
approfondi à la prochaine fois. Pour le moment, nous allons décrire la
localisation et la délimitation du district.
Localisation et délimitation
Pour une brève présentation du district,
il est intéressant d’étudier trois aspects principaux : la localisation et
délimitation, le découpage administratif; et la situation démographique.
Le District d’Amparafaravola fait
partie de la Région
Alaotra –Mangoro couvrant une superficie de 6966.50 km2.Il
occupe la partie centre-ouest de la Région. Il est limité
(i)
au Nord : par le district d’Andilamena
(ii)
au Nord Est : par le District de Vavatenina
de la Région Atsinanana
(iii)
au Sud et sud Est : par le District d’Ambatondrazaka
(iv)
à l’Ouest : par le District de Tsaratanana
de Région de Betsiboka.
Amparafaravola appartient à la région de l’Alaotra . Il est separé du district d’Ambatondrazaka à l’Est par la rivière de
Sahabe et le lac Alaotra.
Après
ce bref historique et la situation du district sur la carte de Madagascar, nous
allons relater la géographie physique de cette localité.
Culture traditionnelle
Les habitants de cette région sont
généralement des SIHANAKA qui signifie « Errant des marrais » ou du
lac avec ses périphéries marécageuses. Selon les recherches actuellement
disponibles, les premiers immigrants arrivés dans cette région s’installaient à
Mahakary et à Anororo (deux villages à proximité du lac Alaotra) pendant la
première moitié du 16é siècle. Ils
s’appellent actuellement des « Sihanaka Tamorondrano » (à
proximité du lac)
Au début du 18 e siècle, des
immigrants attirés par la cuvette du lac s’y installaient. Les immigrants
viennent des populations voisines : Merina, Sakalava, Bezanozano,
Tsimihety et Betsimisaraka ; ils étaient appelés les « Sihanaka
tetivohitra ». (Habitant de montagne).Plusieurs raisons ont favorisées
l’immigration à cette époque, entre autres :
-pour
le Merina : guerre intestine, esclavage,
condamnation à mort, service militaire et persécution des chrétiens pendant la période royale
-pour le sakalava : attaque en quête de nourritures et de bétails (ils
sont appelés le « jirika » ou brigand)
Actuellement ces habitants vivent dans l’harmonie sans conflits majeurs.
Ambalavelona
La pratique de l’Ambalavelona est
une des cultures pratiquées dans cette région. L’Ambalavelona est une pratique
malsaine qui vise à amener l’homme à une
manifestation hystérique. Les jeunes filles
sont souvent victimes de cet occultisme suite à des problèmes
sentimentaux avec des garçons malintentionnés.
Du point de vue chrétien, cette
manifestation hystérique est le signe d’une possession diabolique. Certains charlatans
sont adeptes du spiritualisme ou du satanisme capables d’invoquer les esprits
de mort pour nuire aux gens. On peut
affirmer que l’existence de cette manifestation hystérique signifie la présence
des hommes au service de démon. Il faut
noter que cette pratique est secrète. On ne connaît pas de l’extérieur les gens
malsains. Il existe une ressemblance de la pratique de l’Ambalavelona avec les
associations sataniques secrètes universellement connues. A noter cependant que cette pratique n’est pas spécifique à la
région d’ANTSIHANAKA, d’autres régions de Madagascar la pratiquent également.
Cette brève analyse de
l’Ambalavelona nous amène à la géographie physique de la région.
2-GEOGRAPHIE PHYSIQUE ET LES CONTRAINTES
ENVIRONNEMENTALES
Le zetra (marais) :
La majeure partie du district d’Amparafaravola est constituée par la
plaine de l’Alaotra et évidemment par le
lac bien connu du même nom. En bordure du lac, on trouve le ZETRA ou marais
formé de papyrus ZOZORO encore épais
dans la partie sud et sud-ouest.:
Zetra d’Andilana sud (Photo Belle
Image)
Ceux-ci jouent un triple rôle :
-D’abord,
ils empêchent l’envasement du lac par suite de l’érosion, favorisent la culture
du riz par l’apport d’engrais et d’insecticide naturel en période de pluie.
Une vaste plaine s’étend
principalement à l’ouest du lac. Cette plaine est transformée en rizière
donnant à Amparafaravola le nom de « capitale du riz ».
Des rizières à perte de vue à
Tsaratanimbary (Photo Belle Image)
-Ensuite,
ils abritent des espèces faunistiques endémiques,
le « Bandro » de son nom scientifique « HAPALEMUR GRISEUS
ALAOTRIENSIS » et le « Onjy »
ou AYTHYA INNOTATA. La
Bandro est l’unique lémurien malgache qui vit dans le marais
tandis que le Onjy ou Fuligule de Madagascar,
espèce en voie de disparition n’existe que dans la Région d’Alaotra.
-Enfin,
ils sont les sources de matières premières en vannerie très appréciées par les
touristes étrangers.
Vannerie
d’Alaotra
Ces sont les produits des membres de l’association
des femmes dénommée « MANASOA » sise à Ambatondrazaka. Son objectif est d’aider les jeunes et les femmes
dans la couture et la vannerie tout en préservant le zetra (richesse en voie de
disparition).
Siège
social : lot 4 085 Ampasambazimba Ambatondrazaka .Tel 260 34 45 560
25/
mail : manasoazaka@yahoo.fr
Les tanety (collines)
A la partie ouest en amont se situe des « Tanety » ou
collines composées de sols ferralitiques fragiles atteignant entre 850 et 1000
m ; Ces vaste tanety constituent le
bassin versant des rivières principales irriguant la plaine en aval.
Malgré
sa potentialité, la plaine du district d’Amparafaravola est fortement menacée
par l’érosion et la destruction de l’environnement naturel. En effet, le problème de la dégradation de
l’environnement tel l’envasement des rizières, des canaux d’irrigation et du
lac, les feux de brousses qui détruisent
ainsi les pâturages et les forêts ont des graves impacts sur la prospérité
économique de la région.
Erosion
sur le bassin versant à l’ouest d’Amparafaravola (Photo Belle Image)
Ensablement
des rizières à Tsaratanimbary (Photo Belle Image)
Cette destruction de
l’environnement physique est surtout l’œuvre de l’homme en quête de nourriture
et de développement. Cela nous amène à exposer l’aspect démographique et les
activités économiques.
3. ASPECT DEMOGRAPHIQUE ET
ACTIVITES ECONOMIQUES
Du fait de ses grandes potentialités économiques, le District
d’Amparafaravola attire un important flux d’immigrants. En avril 2009, le district comptait environ 305 104 habitants
(Source Bureau District) d’une structure hétérogène.
.
RENSEIGNEMENT GENERAL DU DISTRICT
D'AMPARAFARAVOLA
|
||||||
ARRONDISSEMENT ADMINISTRATIF: 08
NOMBRE DE COMMUNES COMPOSANTES : 20
NOMBRE DE FOKONTANY (quartier de base): 189
|
||||||
ROUTE NATIONALE: -RN 3A: 93 km Bitumées
|
||||||
RN44 NORD 14 Km en Terre
|
||||||
N°
|
ARRONDISSEMENT ADMINISTRATIF
|
COMMUNE
|
Nombre
de FOKONTANY
|
SUPERFICIE en Km2
|
Nombre de
populations
|
|
1
|
AMPARAFARAVOLA
|
AMPARAFARAVOLA
|
19
|
397,2
|
36 329
|
|
2
|
BEDIDY
|
8
|
9 849
|
|||
3
|
AMBOHIMANDROSO
|
5
|
120
|
10 135
|
||
4
|
SAHAMAMY
|
5
|
140
|
9 051
|
||
5
|
AMBATOMAINTY
|
AMBATOMAINTY
|
6
|
290
|
12 361
|
|
6
|
AMPASIKELY
|
2
|
170
|
6 343
|
||
7
|
ANDREBAKELY SUD
|
6
|
42
|
6 849
|
||
8
|
MORARANO CHROME
|
MORARANO CHROME
|
24
|
30 344
|
||
9
|
RANOMAINTY
|
6
|
109
|
10 917
|
||
10
|
AMBOHITRARIVO
|
AMBOHITRARIVO
|
7
|
160
|
23 125
|
|
11
|
ANORORO
|
6
|
16 990
|
|||
12
|
AMBOHIJANAHARY
|
AMBOHIJANAHARY
|
20
|
230
|
24 592
|
|
13
|
TANAMBE
|
TANAMBE
|
10
|
28
|
29 956
|
|
14
|
BEANANA
|
11
|
11 354
|
|||
15
|
VOHITSARA
|
6
|
10 782
|
|||
16
|
AMBOAVORY
|
AMBOAVORY
|
16
|
15 613
|
||
17
|
AMBODIMANGA
|
3
|
7 182
|
|||
18
|
ANDILANA NORD
|
7
|
9 550
|
|||
19
|
VOHIMENA
|
VOHIMENA
|
11
|
11 374
|
||
20
|
ANDREBAKELY NORD
|
11
|
270
|
12 408
|
||
TOTAL:
|
8
|
20
|
189
|
6966.5
|
305 104
|
|
Source: Bureau District Amparafaravola 2009
.
|
Cette population se
livre à des activités économiques pour sa subsistance. Le secteur primaire prend une place prépondérante dans les
activités de cette localité.
Activités
Economiques
La
riziculture occupe la première place dans les activités économiques avec une
production annuelle moyenne de 200 000 tonnes de paddy. Cette production
rizicole est le fondement de l’appellation
« grenier à riz de Madagascar » ou « capitale du
riz ». La population
s’adonne également à d’autres activités
telles l’élevage à cycle court et la pêche.
-la
première s’étale du mois de novembre jusqu’au mois d’avril : C’est la période
des semailles caractérisée par la pluie
et souvent l’inondation. C’est aussi la période de soudure ou du « maitso
ahitra » (littéralement herbe verte) pendant laquelle la plupart des
foyers sont en difficultés financières.
-la
seconde commence au mois de mai jusqu’ au
mois d’octobre qui correspond au moment de la récolte marquée par des dépenses
excessives et frivoles. La notion de gestion et de planification est encore à peu près méconnue par la
population.
(À suivre)
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